Vous voulez vous consacrer aux animaux, vivre au milieu d’eux et vous en occuper au quotidien ? Savez-vous qu’il existe de nombreuses façons de pratiquer un élevage respectueux des animaux et de l’environnement ? Production laitières, bouchères, en plein air intégral ou en système combinant pâturage et bâtiment… on vous dit tout sur les différentes facettes de l’élevage en Ile-de-France, grâce à l’expérience d’Eloïse, accompagnatrice aux Champs des Possibles sur les projets d’élevage, qu’ils soient ovins, caprins, bovins ou encore avicoles.
Quelles compétences pour se lancer en élevage ?
En plus des compétences communes à toutes les professions agricoles (conduite et entretien d’engins, administratif, comptabilité etc.), l’élevage requiert des compétences particulières, notamment :
- Maitriser et Respecter la règlementation d’élevage ( identification, traçabilité, hygiène, biosécurité…)
- Savoir constituer et conduire un troupeau(choix du cheptel, suivi de la reproduction, gestation, naissance, sevrage, jusqu’à l’abattage des animaux)
- Garantir le bien-être animal en répondant aux besoins physiologiques et comportementaux des animaux (alimentation, abreuvement, santé, comportement, soins…)
- Etre en capacité de valoriser les productions animales, qu’elles soient issues de la traite (transformation laitière) ou de l’engraissement (transformation bouchère).
Comment savoir si je suis fait·e pour l’élevage ?
Voilà quatre qualités indispensables pour s’épanouir dans ce métier :
- Un solide attachement aux animaux, indispensable quand on leur consacre 365 jours par an de sa vie ;
- Un sens aigu des responsabilités pour assurer la gestion d’animaux vivants ;
- Une forte détermination et résistance au stress et aux aléas, pour garder la maitrise de soi en toute circonstance, notamment en interaction avec les animaux ;
- Une rigueur administrative à toutes épreuves face à la réglementation de l’élevage, particulièrement contraignante.
Quels sont les différents systèmes d’élevage en bio ?
- On distingue les espèces d’animaux élevés: vaches (élevage bovin), brebis (élevage ovin), chèvres (élevage caprin), porcs (élevage porcin), poules pondeuses ou poulets de chair (élevage avicole) ;
- On distingue les typologies de productions: issues du lait (transformation laitière) ou de la viande (transformation bouchère), effectuées ou non sur la ferme ;
- On distingue les systèmes de production : en plein air intégral (dont itinérant/transhumant) ou semi-ouvert (qui mêlent bâtiment et pâturage), avec ou sans production de céréales et de foin à la ferme.
Les clés de la réussite ?
- Avoir un socle de compétences déjà solide à son actif : une fois lancé et en responsabilité d’un troupeau, vous n’aurez plus beaucoup de temps pour vous former ;
- Savoir bien s’entourer pour organiser des relais de confiance pour les astreintes quotidiennes (Avez-vous pensé à une installation en collectif ? Les Champs des Possibles et leurs partenaires peuvent vous accompagner dans votre réflexion – En savoir plus) ;
- Parce qu’il faut compter environ 4-5 ans pour constituer un troupeau et atteindre son rythme de croisière, prévoir une trésorerie suffisante en début d’installation pour tenir jusqu’aux premiers salaires – sachant que les aides de la PAC n’arrivent qu’un an après en avoir fait la demande.
Comment commercialiser ses productions laitières ou bouchères en Ile-de-France ?
Privilégiez la vente directe pour limiter le nombre d’intermédiaires et garder la maîtrise de vos prix de vente. La commercialisation en AMAP, à la ferme ou sur les marchés est fortement conseillée !
Attention cependant : quand un ou une maraichère fait une ou deux distributions par semaine, un ou une éleveuse doit en faire une quinzaine pour écouler son stock de produits. Là encore, la gestion en collectif peut être très intéressante pour rationaliser les livraisons.
Combien ça coûte de se lancer ?
Quelques repères utiles :
- Prévoyez d’acquérir une centaine de bêtes pour constituer votre premier troupeau, soit un budget conséquent dès l’installation ;
- Comptez quelques milliers d’euros pour une fromagerie mobile basique, jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros pour un bâtiment de chèvrerie – à vous les dossiers de subventions !
- Vous n’avez pas envie d’investir dans un bâtiment ? Privilégiez des espèces rustiques, et un système en plein air intégral. Bon à savoir : les brebis sont généralement plus rustiques que les chèvres, qui n’aiment pas les climats trop chauds ou trop froids et seront plus heureuse dans une chèvrerie qu’à l’air libre toute l’année.
Quelles formations pour devenir éleveur ou éleveuse ?
En Ile-de-France, la Bergerie nationale de Rambouillet propose des formations en élevage ovin. Sinon, cherchez une formation en BPREA spécialisé en élevage en dehors de l’Ile de France, ou bien un certificat de spécialisation (ovin, caprin, bovin etc.) via un CFFPA.
N’hésitez pas à :
- consulter la liste des centres de formation en France,
- et la présentation du métier de Responsable d’élevage agricole ;
- et à pratiquer le salariat en élevage pour vous former sur le terrain.
🎙️ Propos recueillis auprès d’Eloïse Ganier, chargée d’accompagnement aux Champs des Possibles
Crédits photo de couverture : Sandrine Mulas
Le conseil d’Eloïse pour devenir éleveur et éleveuse ?
“Être sûr ·e de son attachement aux animaux, c’est lui qui fera la différence et vous portera dans les épreuves !”