De nombreuses personnes renoncent à s’installer après leur formation agricole : difficulté à trouver du foncier ou des associé·es mais aussi crainte de s’endetter ou de ne pas arriver à mener de front un travail physique et tout ce qui implique la création d’une entreprise… Si le parcours à l’installation n’est pas un long fleuve tranquille, des solutions existent pour le sécuriser au maximum ! Avec le test d’activité, offrez-vous des garanties pour réussir votre installation en consolidant pendant un à trois ans votre socle technique et entrepreneurial en conditions réelles. Eloïse Ganier, chargée d’accompagnement à la coopérative nous en dit plus sur le test d’activité, comme tremplin à l’installation.
Tester une installation sans le poids d’acquérir du foncier
Si le dispositif de test d’activité que propose Les Champs des Possibles n’est pas une façon d’acquérir de la terre, il participe à en faciliter l’accès. Il vous permet en effet de tester grandeur nature votre activité contre un fermage dans l’une des fermes partenaires de la coopérative (cf. Nos lieux d’accueil) ou bien dans une autre ferme francilienne tant qu’elle pratique une agriculture respectueuse du vivant et qu’elle suit une procédure d’agrément.
Vous pourrez donc y louer votre outil de production, plutôt que de vous lancer dès la fin de votre formation dans l’acquisition de foncier et de matériel, souvent synonyme de lourds emprunts.
Pour résumer, le test d’activité est idéal si vous :
- Souhaitez vous tester dans une ferme toute équipée qui peut vous accueillir pour un temps donné ou bien en vue d’association ou de transmission,
- Souhaitez vous tester sur un terrain peu équipé mais que votre activité ne nécessite pas beaucoup d’investissement (culture des PPAMs par exemple),
- Accédez à un terrain communal où le gros du matériel est déjà sur place.
A l’inverse, le test d’activité ne se prête pas à une installation sur un terrain vierge, qui nécessite de lourds investissements.
Les conditions d’installation sur son lieu de test d’activité
Si la (grande) majorité des entrepreneur·es en test d’activité ne s’installent pas sur leur lieu de test, cela peut arriver dans certaines conditions.
Parce que la couveuse d’activités Les Champs des Possibles est aussi une Coopérative d’Activités et d’Emplois, les entrepreneur·es en test (en contrat CAPE) peuvent parfois rester durablemeent sur leur lieu de test, à condition de devenir entrepreneur·e salarié·e associé·e (ESA) de la coopérative – et de prouver que son activité est vivable et viable, et que les conditions d’accueil de long terme sont réunies côté ferme d’accueil.
- Cela a été le cas pour Jean-Luc Damoiseau, maraîcher devenu ESA suite à son test d’activité à Magny-les-Hameaux. Il continue d’y louer son outil de production à la Clairière paysanne, est elle-même en bail rural avec la commune.
Il est aussi parfois possible de s’installer sur son lieu de test hors de la coopérative, en y créant une entreprise individuelle ou collective (GAEC par exemple). Il est alors nécessaire de racheter son outil de production.
- Anne-Fleur et Paul se sont ainsi installés sur leur lieu de test d’activité à la fin de leur contrat CAPE à Saulx-les-Chartreux en entreprises individuelles. Il/elle ont racheté une partie du matériel qu’il/elle louaient auparavant aux Champs des Possibles ou bien à Guilain Vergé, maraîcher et tuteur à la coopérative qui exerce sur le site.
Enfin le test d’activité permet aussi de s’installer durablement sur son lieu de test s’il est effectué dans une démarche d’association ou de transmission avec des personnes qui y travaillent déjà.
- C’est désormais la démarche de Roman. Après un test d’activité entamé à Saulx les Chartreux, il a délocalisé la fin de son test sur le site d’une ferme en processus de transmission, sur la ferme des Douvières d’Eric Chatelet. Ils bénéficient tous les deux d’un cadre sécurisé pour tester les relations humaines de cédante/ repreneur·se et sécuriser la transmission à venir. Roman cherche désormais une autre personne en test d’activité pour le rejoindre sur le site, en vue d’association (retrouvez l’offre ici).
Alors, un conseil ? Assister à une réunion d’accueil et venez vous tester !
Propos recueillis auprès d’Eloïse Ganier, chargée d’accompagnement aux Champs des Possibles
Accéder au foncier agricole : comment ça marche ?
Il y a plusieurs options pour accéder à la terre agricole :
- soit vous louez une terre en fermage, auprès d’un partenaire public ou privé -notamment Les Champs des Possibles ou ses fermes partenaires via le test d’activité ;
- soit vous (ou votre structure agricole) avez les fonds suffisants pour acquérir le foncier auprès d’un partenaire public ou privé (la SAFER, Ile-de-France nature, les collectivités locales etc.) ;
- soit vous repérez une terre à céder, vous rapprochez de la foncière solidaire Terre de Liens pour qu’elle procède à son acquisition puis vous la loue via un bail rural protégé et de longue durée.