Portrait de Claire Dennequin en extérieur

Rencontre avec Claire Dennequin, coordinatrice de la ferme de Toussacq

Claire n’a pas peur des nouveaux défis. Après avoir quitté sa Flandre natale pour s’installer en Seine-et-Marne, elle tente un test d’activité grandes cultures à la ferme de Toussacq… qui ne pourra pas aboutir, faute de matériel adéquat. Elle reste malgré tout à la coopérative, grâce à une création de poste sur-mesure, divisé entre une mission de chargée d’accompagnement et de coordinatrice de la ferme de Toussacq. Le but ? Alléger la charge mentale et physique des entrepreneur·ses de la ferme et amener de la sérénité au collectif au quotidien. Elle nous raconte.

 

Quel est ton parcours avant Les Champs des Possibles ?

Issue d’une famille d’agriculteurs de pères en fils depuis de nombreuses générations, en élevage porcin conventionnel dans les Flandres, je me suis toujours intéressée aux questions agricoles. J’ai commencé par un bref passage par la DDTM de Lille (Direction Départementale des Territoires et de la Mer), pour des missions d’instruction de dossiers PAC. Ensuite, je suis restée cinq ans chez Ecocert. C’est quand j’ai déménagé en Seine-et-Marne en 2022 que j’ai rejoint le GAB-IDF (Groupement d’Agriculteurs Biologiques d’Ile-de-France), en tant que conseillère Aides et règlementation, et conseillère technique élevage. J’avais aussi en charge l’animation en Est Seine et Marne du sujet de la protection des captages d’eau, animations qui réunissaient agriculteurs conventionnels et biologiques, syndicats des eaux, comme Eau de Paris, ou encore le Syndicat de l’eau de l’est Seine-et-Marnais (S2e77).

 

Comment as-tu finalement rejoint la coopérative ?

Je connaissais déjà Les Champs des Possibles de par mon travail au sein du GAB-IDF, et j’ai commencé en entamant un contrat CAPE en 2024 à la ferme de Toussacq, sur l’atelier grandes cultures, jusque-là confié à un prestataire extérieur à la ferme. On a assez vite constaté avec Eloïse, mon accompagnatrice d’alors, que le matériel sur place était trop vétuste et ne me permettait pas d’aller au bout de ce test d’activité. Or, à ce moment-là, le collectif de Toussacq et la coopérative avaient identifié le besoin d’ouvrir un poste de coordinateur·rice de la ferme, en mi-temps avec une partie accompagnement pour remplacer Eloïse… et ça m’a tout de suite intéressée !

 

En quoi consiste ce poste de coordinatrice de ferme ?

C’est un poste très diversifié, qui mêle terrain et gestion administrative. Concrètement sur la partie terrain, je travaille en collaboration avec Pascale, la salariée des Champs des Possibles à la ferme, sur l’encadrement technique de l’atelier maraîchage et l’entretien général de la ferme. Nous faisons un tour de ferme une fois par semaine, pour veiller à l’état mobilier et immobilier de la ferme. Cela sert aussi à échanger sur les chantiers en cours, remonter les problèmes, se donner des objectifs, notamment de rangement ou de réparation… On a par exemple réparé récemment le système de phyto-épuration de la ferme.

Mon rôle de coordination concerne également les autres activités de la ferme, je m’assure que tout fonctionne au quotidien, et porte attention au bien-être des entrepreneur·es. Je peux proposer mon aide ponctuelle si besoin, pour un soutien moral et/ou physique.

 

Et sur la partie administrative ?

Je décharge aussi les entrepreneur·es de toute une partie administrative liée à la prise de rendez-vous avec certains prestataires, le suivi de chantier de travaux, la réception des livraisons, les navettes de courriers avec Montreuil, la recherche de factures…

Je formalise les accueils et les sorties des entrepreneur·es sur cet espace-test. Je veille notamment au fait que les lieux soient laissés en bon état et que le matériel ne soit pas abîmé.

 

Et en ce qui concerne l’animation du lieu, et du collectif ?

Cela fait aussi partie de mes missions, poursuivre l’animation de la ferme comme tiers-lieu recevant du public -et même si la convention Deffinov qui portait ce projet s’arrête fin mars. J’accompagnerai le collectif de la ferme sur les questions en cours ou à venir sur le fait de se constituer en association, et de monter une programmation sur plusieurs mois. Si je coordonne ces missions avec les membres du collectif, je porte la responsabilité de décision qui sera prise au nom de la coopérative, sur avis du collectif. L’objectif est de renforcer une présence de la coopérative à la ferme, aux côtés des entrepreneur·es.

 

Et côté accompagnement, comment cela se passe-t-il ?

Si je suis coordinatrice de ferme trois jours par semaine, je suis aussi chargée d’accompagnement les deux autres jours de la semaine. J’ai repris l’accompagnement des profils tertiaires, que suivait Eloïse, sauf les entrepreneur·es installé·es à Toussacq, à savoir Clémence et Saturnin. On souhaitait en effet garder un lien exclusivement lié au collectif de Toussacq… En revanche, j’ai aussi pris en charge l’accompagnement des éleveur·ses Audrey, Alexandre et Anaïs.